Présentation des collections

Le musée des Plans-Reliefs est connu pour sa collection, aujourd’hui unique au monde, de maquettes historiques de villes fortifiées, de forts et de sièges de villes, réalisées entre les règnes de Louis XIV et de Napoléon III.

100 plans-reliefs sont encore conservés aujourd’hui dans les collections du musée, dont : 

Les autres plans-reliefs sont actuellement en réserve. Pour ceux réalisés ou actualisés au XIX^e siècle, les relevés préparatoires à leur fabrication sont aussi conservés. Les plans-reliefs sont le plus généralement exécutés à l’échelle du 1/600, afin de pouvoir reproduire de manière précise le détail des fortifications, des bâtiments à l’intérieur des villes, des villages et hameaux, mais aussi le territoire péri-urbain, dans la limite des portées de tir d’artillerie. Ils sont réalisés en bois, carton, papiers aquarellés et de la soie est utilisée pour la végétation.

Prise dans son ensemble, la collection permet d’illustrer les logiques de construction de l’Etat français et ses rapports avec l’Europe, du XVII^e au XIX^e siècle. Elle documente aussi l’histoire des villes, de la fortification et de l’aménagement du territoire.

Reconnue pour son intérêt patrimonial majeur au regard de l’histoire, elle est classée au titre des monuments historiques depuis 1927.

Lieu de conservation, d’exposition et d’étude, la Galerie des plans-reliefs était aussi un lieu de production. Pendant près d’un siècle, de 1668 à 1758, les plans-reliefs ont été réalisés dans les villes représentées avant d’être acheminés jusqu’à Paris. C’est vers 1758 qu’un atelier de fabrication est rattaché à la Galerie, d’abord au Louvre, puis aux Invalides en 1777. Cet atelier centralisé a contribué à renforcer l’uniformisation des techniques de fabrication des plans en relief et à rechercher les matériaux les plus à même de restituer la diversité des couleurs et des textures de l’ensemble des éléments bâtis et paysagers des lieux représentés. Le fonds d’atelier, hérité du XIX^e siècle et du début du XX^e siècle, constitué d’instruments de levers, d’outils de menuiserie et de modélisme ainsi que des matériaux nécessaires au décor des maquettes, est en grande partie conservé aujourd’hui.

En complément de l’ensemble prestigieux des plans-reliefs qui compose le cœur des collections, le musée conserve une soixantaine de maquettes, appelées modèles de systèmes fortifiés, qui représentent les principaux systèmes fortifiés français et européens. Ils peuvent être regroupés en deux ensembles, aux fonctions totalement distinctes :

Les maquettes de projets 

Neuf d’entre elles sont des maquettes d’étude, conçues entre la fin du XVII^e siècle et la fin du XIX^e siècle à la demande du Service central des fortifications, comme des outils d’aide à la conception d’ouvrages fortifiés ou de nouveaux systèmes défensifs. Ces maquettes sont le plus souvent démontables, pour restituer les aménagements intérieurs des forts.

Les maquettes pédagogiques

D’autres maquettes ont été créées comme supports de cours pour l'instruction des élèves ingénieurs et des différents corps d'armée. A partir de la Révolution, la Galerie des plans-reliefs a en effet été sollicitée par le Comité des fortifications pour fabriquer des maquettes afin de rendre plus intelligibles les savoirs dispensés sur la fortification et sur les méthodes de défense et d'attaque des sites fortifiés.

Une première collection de maquettes pédagogiques, née en 1823, avait pour objectif d’enseigner l’histoire de l’évolution des fortifications en Europe depuis le début du XVII^e siècle. Ces maquettes ont été réalisées selon les mêmes techniques de fabrication que les plans-reliefs, en bois, papiers aquarellés et soie. Certaines sont démontables pour restituer les aménagements intérieurs des ouvrages défensifs.

La seconde, créée à partir de 1876 et destinée à être diffusée sur tout le territoire dans les établissements d’enseignement militaires, devait offrir aux élèves une connaissance pratique des systèmes fortifiés en usage en France et en Europe au cours du dernier tiers du XIX^e siècle. Pour permettre leur création en série, ces maquettes pédagogiques ont été réalisées en plâtre peint.

La Galerie a continué de produire une nouvelle cartographie en relief après la guerre de 1870. Elle a ainsi multiplié la réalisation de plans directeurs en plâtre, à l’échelle du 1/20 000, des camps retranchés aménagés à partir de 1875 pour assurer la défense de la frontière est de la France. 

Le changement de nature de son activité a entraîné le rattachement de la Galerie des plans-reliefs au Service géographique de l’armée en 1886. Elle a accompagné ses travaux par la réalisation de cartes en relief, notamment lors des missions topographiques en Algérie.

Le musée conserve aussi un ensemble de 98 modèles topographiques, soit produits par l’atelier de la Galerie des plans-reliefs, soit entrés dans les collections par dons ou par achats. Ces modèles ont été réalisés au cours de la seconde moitié du XIX^e siècle et au début du XX^e siècle, et étaient destinés à l’étude de la topographie et à l’enseignement de la géographie.

Un fonds de 1223 cartes, plans et dessins, manuscrits et gravés, fait partie des collections du musée. Son noyau a été constitué au XIX^e siècle, à partir des fonds du Dépôt des fortifications auquel la Galerie des plans-reliefs était rattachée depuis 1791. L’objectif était de créer un fonds particulier pour documenter les places fortes représentées en plans-reliefs. Cette collection d’arts graphiques, complétée au cours du XX^e siècle, est toujours enrichie.

Certains plans de la collection sont signés par de grands ingénieurs militaires tels que Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707), Louis de Cormontaigne (1696-1752) ou Charles-René Fourcroy de Ramecourt (1715-1791). D’autres pièces peuvent être signalées pour leur rareté, comme le bel ensemble de cartes de l’ingénieur géographe Claude Masse (1652-1737) ou encore les deux dessins d’Eugène Isabey (1803-1886), acquis en 2023 : la Vue panoramique de la flotte française dans la rade de Toulon en 1830 et son pendant, la Vue panoramique de la flotte française dans la rade d’Alger en 1830.

Le musée conserve les archives relatives à l’histoire ancienne de la Galerie des plans-reliefs depuis la Révolution (correspondances, personnel, locaux, administration, comptabilité, réalisations, etc.), avec quelques documents épars du XVIII^e siècle. Ce fonds ancien est complété par les archives contemporaines du musée.