Le musée dispose de deux galeries ouvertes au public. La galerie principale (galerie d’Arçon) présente 26 maquettes de villes françaises réparties selon leurs zones géographiques. Elle met en relief la notion de frontière, tout en rappelant les caractéristiques stratégiques de chaque région et de chaque plan-relief. La seconde galerie (galerie Dantzig) est le lieu de présentation des expositions temporaires du musée. Elle accueille également l’espace introductif à l’histoire de la collection des plans-reliefs.
Plan interactif du musée
Principales œuvres exposées
- Mont-Saint-Michel
- Le Palais et la citadelle de Belle-Île
- Fort de la Prée
- Saint-Martin-de-Ré
- Île d'Aix, Fort de la Rade
- Citadelle de Saint-Martin-de-Ré
- Château d’Oléron
- Fort Paté
- La citadelle de Blaye
- Bordeaux, Château-Trompette
- Bayonne
- Villefranche-de-Conflent
- Fort Lagarde
- Fort les Bains
- Perpignan
- Fort Saint-Nicolas
- Château d'If
- Toulon
- Saint-Tropez
- Fort des Pomets (Toulon)
- Fort Lamalgue (Toulon)
- Fort d’Artigues (Toulon)
- Tour Balaguier (Toulon)
- Îles de Lérins
- Citadelle de Calvi
- Antibes
- Buste de Vauban
- Portrait de François-Michel Le Tellier, marquis de Louvois
- Buste en médaillon de Louis XIV
- Frontière du Dauphiné du côté du Piémont
- Plan-relief de Mont-Dauphin
- Vitrine : la fabrication des plans-reliefs
- Plan-relief de Fenestrelle
La Manche
Les fortifications du littoral de la Manche en place durant la seconde moitié du XVIIe siècle étaient héritées du Moyen Âge, comme en témoigne la maquette du Mont Saint-Michel, construite avant 1691.

Ce réseau défensif ne fut pas complété avant 1686, malgré la position stratégique des côtes de Normandie et du nord de la Bretagne face aux puissances maritimes d’Angleterre et de Hollande. Les travaux réalisés alors s’inscrivirent dans le cadre de la politique d’aménagement défensif des côtes initiée par Colbert, alors intendant des Finances, dès 1661. Ils consistèrent principalement en l’édification d’ouvrages isolés (batteries ou redoutes), le long du littoral et dans les îles. La défense des principaux ports fut aussi renforcée par la création d’enceintes urbaines, comme au Havre ou autour du port de commerce de Saint-Malo, dont les plans-reliefs, construits à la fin du XVIIe siècle, sont aujourd’hui détruits. La maquette du fort de la Conchée (en réserve) offre un très bel exemple de forteresse édifiée sur un îlot rocheux : construit en pleine mer, ce type d’ouvrage, puissamment armé de canons et de mortiers, avaient pour mission d’interdire aux navires ennemis l’accès au port.

Malgré ces aménagements, l’établissement d’un important port militaire entre Dunkerque et Brest faisait défaut. Bien que Vauban ait élaboré dès 1686 un projet complet de fortification de la ville de Cherbourg, il fallut attendre le règne de Louis XVI et surtout le Premier Empire pour que ce port commercial soit aménagé en port militaire. Le dispositif défensif de l’arsenal de Cherbourg, dont le plan-relief est conservé en réserve, fut complété durant la seconde moitié du XIXe siècle, notamment par l’adjonction d’un dernier fort destiné à renforcer les défenses de la digue, le fort Chavagnac (maquette en réserve).
Bretagne
Les travaux menés par Vauban et ses ingénieurs le long du littoral atlantique se sont inscrits dans une politique défensive des côtes du royaume mise en place dès 1661. A cette date, Colbert, contrôleur général des Finances de Louis XIV, fut nommé directeur des affaires de la Marine. Face aux grandes puissances maritimes d’Angleterre et de Hollande, Colbert entendait doter la France d’une marine de guerre compétitive, entretenue et armée dans de grands arsenaux et ports militaires répartis le long du littoral.

Les défenses côtières furent dès lors établies afin d’assurer la protection de ces nouveaux pôles militaires, mais aussi celle des principaux ports de commerce de la côte. Chaque site fut entouré d’une enceinte urbaine, nécessaire à la prévention de toute attaque terrestre, et doté d’un réseau de défenses maritimes avancées, îles et îlots fortifiés destinés à protéger l’accès aux ports. Ces défenses devaient être complétées par l’action de la Marine royale.

En Bretagne, Colbert fit ainsi agrandir à partir de 1666 le port de Brest, destiné à devenir le grand arsenal régional (plan-relief en réserve). Par ailleurs, le renforcement des fortifications de la citadelle de Belle-Île devait compléter l’ensemble défensif insulaire protégeant le golfe du Morbihan et assurant la surveillance de l’accès au port commercial et militaire de Lorient.
Aunis
En Aunis, Colbert fit fonder en 1666, au fond de l’estuaire de la Charente, le port militaire de Rochefort, à mi-distance entre la Bretagne et la frontière espagnole. Pour assurer sa protection, le nouveau port bénéficiait du réseau défensif élaboré sous Richelieu pour la défense du port de Brouage : essentiellement établis dans les îles, ces sites fortifiés contrôlaient les passages maritimes obligatoires des pertuis Breton, de Maumusson et d’Antioche. Ils furent renforcés sous Louis XIV et leur position complétée par la construction de nouveaux forts.

Les maquettes des fortifications d’Aunis présentent les principaux sites de ce réseau défensif, établis dans les îles de Ré, d’Oléron et d’Aix. Exécutés entre 1700 et 1705, à l’exception de celui du fort de la Rade de l’île d’Aix, les plans-reliefs rendaient compte, immédiatement après l’exécution des derniers travaux de fortification réalisés par Vauban entre 1680 et 1705, de l’état de défense de cette frontière maritime au moment du déclenchement de la guerre de Succession d’Espagne (1701-1713).

Le plan-relief du fort de la Rade témoigne de la continuité de cette politique défensive tout au long des XVIIIe et XIXe siècles.

Aquitaine
En Aquitaine, la surveillance des côtes proches de la frontière espagnole fut assurée par le renforcement des défenses du port de Bayonne, processus ininterrompu jusqu’au milieu du XIXe siècle.

Le grand port de commerce de Bordeaux fut aussi activement protégé. Après la construction du Château-Trompette, expression de la mainmise du pouvoir royal sur la ville rebelle durant la Fronde, la défense de l’accès au port fut mise en place à partir de 1685, au moyen d’une barrière défensive implantée au milieu de l’estuaire de la Gironde, constituée par les fortifications de Blaye, le fort Paté et fort Médoc.


Ces plans-reliefs, à l’exception de celui de Bayonne, ont été réalisés entre 1700 et 1705, au cours d’une même campagne. Ils rendaient compte, immédiatement après l’exécution des derniers travaux de fortifications réalisés au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles, de l’état de défense de cette frontière maritime au moment du déclenchement de la guerre de Succession d’Espagne (1701-1713).
La maquette de Bayonne (1819-1822) témoigne de la continuité de cette politique défensive tout au long des XVIIIe et XIXe siècles. D’une surface de 56 m2, c’est le plus grand plan-relief présenté dans cette galerie.
Les Pyrénées
Le 7 novembre 1659, par le traité des Pyrénées, l’Espagne cédait à la France les comtés de Cerdagne et de Roussillon. Le nouveau tracé des frontières impliquait un remaniement du système défensif du territoire. Dans un premier temps, on se contenta de renforcer les anciennes fortifications espagnoles déjà en place, mais le conflit opposant la France à l’Espagne jusqu’au traité de Nimègue de 1678, démontra la vulnérabilité de cette frontière pyrénéenne.

Dès 1679, suivant les instructions de Vauban, d’importants travaux défensifs furent exécutés. Un système de places fortes et de forts, s’épaulant deux à deux afin de contrôler les principaux axes de communication entre la Catalogne et le Roussillon, fut mis en place. Ce système défensif fut élaboré en profondeur, depuis la frontière jusqu’à Perpignan et, au-delà, avec la forteresse de Salses ; Port-Vendres et Collioures contrôlaient la voie longeant le littoral méditerranéen, Fort Lagarde et Fort-les-Bains la route passant par le col d’Ares, Mont-Louis et Villefranche-de-Conflent surveillaient la route débouchant du col de la Perche. Seul Bellegarde gardait le débouché du col du Perthus.

Les plans-reliefs conservés présentent l’état des places immédiatement après la grande campagne de travaux d’aménagements défensifs réalisée à la demande de Vauban suite à son inspection de la frontière pyrénéenne en 1679.

L’ensemble des places fortifiées des Pyrénées avait alors été exécuté en plans-reliefs, présentant un panorama complet de ces fortifications modernes. Les plans-reliefs de Bellegarde, Collioure, Mont-Louis, Port-Vendres et Salses ont été détruits au cours de la première moitié du XVIIIe siècle.
La Méditerranée
Les plans-reliefs du littoral méditerranéen, construits entre la fin du XVIIe et la fin du XIXe siècle, offrent un panorama des aménagements réalisés de François Ier à Louis XV pour assurer la défense des côtes provençales. Cette zone commerciale de première importance entre l’Occident et l’Orient, largement convoitée, était en proie depuis le Haut Moyen Âge aux raids incessants des pirates sarrasins. Région frontalière, elle était aussi régulièrement menacée depuis le Moyen Âge par les provinces italiennes voisines, du Piémont ou de Gênes, par l’Espagne des Habsbourg au XVIe siècle, la marine anglaise à partir du XVIIe siècle, puis par l’Autriche au XVIIIe siècle, alliée du royaume de Piémont-Sardaigne. C’est ainsi qu’à partir des derniers Valois fut mis en place un réseau défensif nécessaire à la protection des principaux ports, des îles et des mouillages de la côte, largement renforcé sous Louis XIV.

La fortification des ports les plus proches de la frontière intervint dès le XVIe siècle, dans le contexte des guerres d’Italie, afin de défendre la Provence contre toute incursion ennemie par voie maritime ou terrestre. Les défenses bastionnées du port frontalier d’Antibes furent ainsi mises en place sous Henri II, complétées et modernisées jusque sous Louis XV face à l’Angleterre et l’Autriche. Le rattachement définitif à la France du petit port de Saint-Tropez en 1672 permit de retourner contre les ennemis du royaume les fortifications qu’avaient édifiées les Génois. L’utilisation et la mise en défense des îles de Lérins, intervenue dès le Moyen Âge, devait éviter toute implantation ennemie susceptible de rendre cette position dangereuse pour les côtes provençales.


Lors de l’aménagement des frontières maritimes du royaume, la défense des côtes méditerranéennes s’organisa sous Louis XIV autour de Toulon, qui devint le principal port militaire français en Méditerranée. Les défenses de cette position stratégique furent continuellement renforcées tout au long des XVIIIe et XIXe siècles en fonction de l’augmentation de la portée des tirs d’artillerie ; la création de nouveaux forts, tels ceux de La Malgue, des Pomets ou d’Artigues, devait mettre l’arsenal à l’abri de toute attaque terrestre.

Marseille, principal port de commerce français en Méditerranée, vit ses défenses renforcées dès François Ier, avec notamment l’édification sur un îlot rocheux du château d’If, destiné à protéger l’accès au port. La défense de la bouche du port fut complétée au XVIIe siècle par la construction des forts Saint-Jean et Saint-Nicolas. Comme sur le littoral atlantique, ces nouvelles fortifications érigées sous Louis XIV avaient une double fonction, défensive face à l’ennemi, mais aussi de surveillance de la population frondeuse rebelle au roi ; à l’instar du Château-Trompette de Bordeaux, le fort Saint-Nicolas contrôlait le port et surveillait la ville.

Dernier poste avancé en Méditerranée, la citadelle de Calvi, acquise en même temps que la Corse en 1768, offrait à la France un point d’appui stratégique face aux puissances maritimes rivales (Angleterre, Autriche et royaume de Piémont-Sardaigne).
La galerie Dantzig – Espace d’expositions temporaires
Implantée derrière la librairie-boutique du musée, la galerie Dantzig est le lieu de présentation des expositions temporaires.
Actuellement, deux expositions-dossiers y sont présentées :
Les collections du musée des Plans-Reliefs : 350 ans d’histoire
Cette exposition présente les temps forts de l’histoire de la collection des plans-reliefs, depuis son origine en 1668 jusqu’à nos jours. Le contexte de création de la collection sous Louis XIV, ses lieux de présentation et ses multiples fonctions sont exposés au public de manière claire et synthétique. Elle constitue une introduction incontournable avant la découverte des plans-reliefs exposés dans le musée.

Les Alpes, une frontière ?
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